La Femme de Ménage Le Phénomène actuel ?

Je constate, non sans étonnement, que depuis quelques mois, un phénomène « Femme de Ménage » émerge en littérature.

       Les livres de Freida McFadden sont même en tête de gondole. Ces best-sellers font le « buzz ». Qu'importe l'âge ou la classe sociale concernée, des milliers de personnes ont choisi de s'y plonger. Référencés dans la catégorie littéraire thrillers, ils décrivent avec justesse les conditions de travail dans un milieu favorisé, aux États-Unis.

       Quant à Bérénice Pichat avec son ouvrage « La petite Bonne », elle n’est pas en reste de notoriété. Elle y décrit dans un style original, impactant, et parfois même particulièrement émouvant, l'histoire d'une « bonne dans les années 1930, qui doit s’occuper d’un homme cabossé ». Elle a d’ailleurs reçu le prix Claude Chabrol et son ouvrage va faire également l’objet d’un film.

       La télévision propose également des émissions comme « Les cleaners experts du ménage », ou, en ce moment, la série « Clean » même s’il faut le signaler, cela reste une mise en situation qui doit faire de l’audience.

       Il est évident que je suis ravie de tout ce remue-ménage !

       La vie des femmes de ménage deviendrait-elle subitement intéressante ?

  Une chose est sûre, la parole se libère. Je m’empare des outils mis à ma disposition pour partager « mes coups de gueules » et j’ose dire haut et fort ce qui me traverse ! Quel soulagement après tant d'années à se soumettre en silence.

       Enfin, ce travail fait l’objet d’une attention particulière, il a également bien évolué. Rappelons-nous les années lavoirs, les femmes se rassemblaient toutes les semaines pour la corvée du linge, c’était un travail d’une grande pénibilité.

       Les femmes étaient « usées », fatiguées.

       Heureusement, la technologie est passée par là: l’aspirateur, les balais, les produits de toutes sortes nous permettent de véritablement alléger la pénibilité des taches quotidiennes. Un gain de temps et d'énergie.

       Très souvent, je me pose la question si mon travail est légitime. Pour beaucoup, tout le monde peut l’exécuter sans expertise particulière, le savoir-faire mobilisé n’est pas utile. On sait tous passés le balais ! Pourtant, Il m’est arrivée de le signaler à mes employeurs lorsqu’ils me demandent par exemple des conseils pour enlever efficacement une tâche  tenace. Parfois, le client me félicite, je me précipite pour mettre en valeur mes compétences : ceci fait partie de mes compétences, de mon expérience.

              Visiblement, la reconnaissance de soi-même reste encore un exercice très difficile. Je reçois des témoignages verbaux, mais très souvent, on me demande de ne pas en tenir compte outre mesure. Il ne faut pas divulguer sa souffrance, se soumettre reste encore la norme, la peur reste présente.

        Je comprends cette attitude, je me suis fait « violence » lors de ma première séance de coaching de prise de parole en public, en visio. Mon corps m’a bien rappelé mon statut avec les maux de ventre et surtout surtout la peur de me faire humilier sans avoir eu le temps de pouvoir m’exprimer. Je me suis même vue en pleurs, devant cet inconnu.

       Finalement, j’ai réussi au-delà de mes espérances ! J'ai cru en mon potentiel. Je suis sortie de ma zone de confort.

  En cette période où l’on fait appel à un coach pour tous les maux de la vie (nutrition, sport, prise de parole en public, décoration, rangement, habillement … et j’en oublie sans doute), ne serait-ce pas fabuleux (voir sarcastique), qu’à la place de « Femme de Ménage », il me soit possible de me présenter en tant que « Coach de Ménage ». Cela a tout de suite plus de style, n’est-il pas ? Sans orgueil aucun de ma part, sachez que je me sens légitime et prête pour incarner cette nouvelle posture !

  Je serai heureuse de recevoir les expériences de chacune …

       N’hésitez pas à vous exprimer librement. Vos témoignages sont toujours les bienvenus. La réflexion collective est une des visées première de mon blog. Délier les langues, faciliter la prise de parole et les échanges constructifs.