
C’est au cours d’un dîner que l’idée d’écrire ce texte a émergé. Quelque chose me dit que ce sujet vous sera familier…
En cette soirée de fin janvier, des amis sont conviés à la maison. Atmosphère chaleureuse et hivernale. Nous sommes heureux de nous retrouver. Nous nous installons confortablement sur le sofa en prenant des nouvelles de chacun d’entre nous.
Une fois cette politesse accomplie, mon amie m’annonce avec un large sourire et une joie non dissimulée : « Sylvie, nous allons être grands parents, d’ici quelques semaines ! »
Je partage bien sûr la ferveur de ce fabuleux événement.
Les futurs grands parents se projettent déjà, leur planning est déjà prêt. Je perçois, non sans méchanceté aucune, que cette naissance est une finalité pour eux et même une obligation de la part de leurs enfants.
Je ne sais pas si cela a un lien, je ne suis pas experte en la matière, mais j’apprends qu’une FIV a été nécessaire pour aider ce bébé à naitre.
La question de ne pas décevoir ou de ne pas se décevoir peut-elle alors se poser ?
Ce sujet est au centre de nombreuses conversations.
Si vous êtes un peu curieux, dans les lieux publics, les personnes parlent soit de leur santé, soit de leurs petits-enfants.
Et si par malheur vous n’en avez pas, c’est dramatique.
Vous êtes devenus les pauvres parents qui souffrent…
Ah vous n’avez pas de petits enfants !
Quel dommage !
J’en suis désolée pour vous, vous devez être triste et patatati patata….
J’exagère, mais peut-être à peine, le regard des autres est souvent tranchant / sans appel. Vous devez entrer dans cette case sinon vous serez forcément malheureux.
Dans le cas contraire, vous êtes alors : « Hors Normes » !
J’ai l’impression que le couple a majoritairement le droit d’exister pour procréer. Les diktats sociétaux sont sans appel. Face à la hausse de l’infertilité, le président de la République a appelé, mardi 16 janvier dernier, à un « réarmement démographique » pour relancer la natalité en France. Ses propos ont provoqué un tollé au sein de plusieurs organisations féministes qui y voient une tentative de contrôler le corps des femmes.
Les cliniques sont submergées de femmes de 35-40 ans qui souhaitent congeler leurs ovocytes. Certaines semblent perdues ou indécises dans ce monde ou le relationnel est devenu si compliqué.
Des couples se créent, mais sans être certains de pouvoir rester ensemble un temps suffisant pour être parents.
Auparavant les mariages, étaient parfois des mariages de raison ou alors basés sur des enjeux financiers. L’amour véritable n'était pas la priorité. Ce sont les parents qui décidaient. La descendance devait être assurée…
Heureusement, un vent de liberté est passé par là. Désormais les femmes peuvent choisir. Elles se sont réappropriées leurs corps. Malgré cela les mentalités ont beaucoup de mal à évoluer.
Ce n’est pas une critique, mais avoir des enfants pour faire comme tout à chacun, je ne suis pas certaine que cela soit des plus probants en terme d’alignement personnel.
Nous connaissons tous des familles qui sont dans cet état d’effondrement simplement parce qu’avoir un enfant est devenue une obligation / une conformité.
Serait-il possible d’admettre que toutes les femmes ou que tous les hommes de ce monde n’ont pas forcément envie d’avoir la responsabilité d’accueillir un enfant dans leur vie ? Un choix encore mal compris par une partie de la population. « Cela m’a toujours paru naturel de ne pas avoir envie de devenir maman », diront certaines. On demande toujours « pourquoi ?’ » à celles et ceux qui disent qu’ils ne veulent pas d’enfants. Mais on ne demande jamais à ceux qui en veulent quelles sont leurs raisons ?
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