Un Parisien, à la recherche d’une femme de ménage, a obtenu mes coordonnées, via une relation de mon réseau d’employeurs, pour nettoyer le château familial. Cette mission ne serait que ponctuelle, le château n’étant utilisé que pendant les vacances.
Le premier contact se fait au téléphone, nous nous présentons mutuellement. J’ai à cœur de lui souligner d’emblée que je travaille dans la bienveillance, la confiance et la fluidité. Il me répond « Nous allons bien nous entendre ». Je décèle dans son discours, ses manières, une certaine séduction afin que je réponse positivement à sa requête. Je ne me laisse pas impressionnée pour autant, et je lui propose un rendez-vous, chez lui, au château.
Quelques jours plus tard, je me rends sur place. Il m’accueille avec sa mère et sa femme. Toutes deux restent en retrait. Je demande à visiter les lieux pour évaluer le travail. Nous arpentons la demeure, pièces par pièces et je remarque qu’il y a énormément de nettoyage à faire ! Devant l’ampleur de la tâche, je lui demande concrètement ce qu’il attend de moi. Il semble confus. Sa mère est tout aussi perdue. De nature organisée et pro-active, je lui propose une organisation qui semble lui convenir. Mais il est temps de discuter budget. J’annonce d’emblée la couleur : 25€/ l’heure pour ce type de prestation. Ce tarif lui paraît exorbitant. Il me le dit tout en bafouillant, je constate que je l’ai déstabilisé. Je reste toutefois sur ma proposition, en faisant valoir mon expérience et le fait qu’après tout je lui ai été recommandée. Je propose qu’il réfléchisse : il a mes coordonnées ! Je prends congés poliment.
Le lendemain, vers 14 heures, il me rappelle en me disant qu’il aimerait que nous travaillions ensemble, mais que mon tarif horaire est « HORS NORMES ». Il me propose alors 19 euros de l’heure, en me soulignant habilement, LUI, qu’il règle sa femme de ménage 13€ de l’heure, à Paris. Effarée, je lui rétorque que nettoyer un appartement n’est pas le même travail que nettoyer un château, qu’il le fasse ! Et je lui demande à mon tour un délai de réflexion de deux jours. Une fois ce délai passé, je lui fais parvenir ce message :
Bonjour Monsieur de Marabel
Après mûre réflexion, j’ai décidé de ne pas répondre positivement à votre proposition. En effet, je ne pense pas être la personne qui vous convient.
Outre le tarif horaire proposé, je sens que la complicité n’est pas au rendez-vous. Je vous remercie de votre accueil et vous souhaite de trouver une personne qui sera plus à votre écoute.
Bonne continuation.
Quelques jours plus tard….
Bonjour Madame, désolé pour le retard de ma réponse.
C’est bien noté, et nous regrettons cette décision.
Très cordialement,
Henri de Marabel.

Pour être honnête, j’ai décidé de ne pas accepter cette offre simplement pour l’usage volontaire de deux mots « HORS » et « NORMES ». Je suis révoltée de constater ô combien notre société manque d’humanité. Il est inadmissible qu’une femme de ménage ne puisse pas avoir le droit de prétendre à un salaire correct. Du fait de sa condition sociale, on lui demande de rester à sa place, de faire son boulot, sans faire de vague. Ce triste constat me révolte au plus haut point !!!! Fidèle à mes valeurs, j’ai décidé de me respecter en refusant de me faire exploiter.
Bonjour,
Je suis également très surprise de voir à quel point les gens ne respectent pas votre métier. Ils pourraient mettre des sommes exorbitantes dans des chaussures mais sont incapable de valoriser les personnes qui nettoient leur environnement personnel...
Ce qui est incroyable c'est que ce Monsieur propriétaire d'un chateau et de toute la vie qui va autour, pense qu'être payé 25€ de l'heure est Hors Norme ... Ce qui est Hors Norme c'est son château et l'état dans lequel il le laisse visiblement ... Vous avez raison Sylvie d'être révoltée par ce genre d'attitude si dédaigneuse. C'est révoltant d'entendre ça.
Bonjour,
J'ai presque 30 ans de carrière dans ce fichu monde de femme de ménage. Mes débuts ont été chahutés dans une association d'aide à domicile auprès des personnes âgées. Très vite l'assos m'a proposé de passer mon diplôme d'Auxiliaire de vie sociale. Riche dans ma tête de pouvoir évoluer , j'ai donc démissionné pour travailler dans une maison de retraite, suite à une offre d'embauche proposé par la directrice de celle ci. Je suis toujours dans la réflexion du pourquoi je me suis lancé dans cette aventure. Effectivement, je souffrais de travailler seule et être en équipe me séduisais. Quelle bêtise que j'avais fait !!! J'y ai vu tellement de maltraitance physique, moral, gustative que j'en cauchemarde encore. Après…